Seuls 26% des emballages en plastique sont recyclés et des objets en plastique, comme des jouets, sont impropres au recyclage, selon une enquête du magazine 60 Millions de consommateurs, alors que la France vise 100% de plastique recyclé en 2025.
« Il y a un énorme problème sur le recyclage des plastiques », explique à l’AFP Adeline Trégouët, rédactrice en chef déléguée, qui a piloté le hors-série du magazine paru jeudi.
D’abord, tous les emballages plastiques ne finissent pas dans la poubelle de recyclage. Et même quand c’est le cas, « en dehors des bouteilles et flacons (480.000 tonnes), moins de 3% des emballages en plastique (650.000 tonnes) triés ont été recyclés en 2016 », constate 60 Millions de consommateurs. « La plupart de ces emballages sont composés de plusieurs matières et souillés. La faiblesse des volumes ou la complexité du tri rend leur recyclage trop coûteux », explique le magazine.
De plus, les emballages ne constituent qu’un tiers de la totalité du plastique consommé en France. Il existe de nombreux produits, des jouets, des meubles de jardin en PVC, des gants jetables en plastique ou encore des barquettes en polystyrène expansé, pour lesquels il n’existe pas de solution de recyclage et qui finissent enfouis ou incinérés.
Environ 4,6 millions de tonnes de produits en plastique sont mis sur le marché chaque année en France. Le gouvernement veut arriver à un taux de recyclage de 100% des plastiques en 2025 et doit présenter en mars sa feuille de route sur l’économie circulaire.
Aujourd’hui, la part des matières premières recyclées dans la production de plastiques reste marginale (6%), relève aussi le magazine. « On est loin d’une économie circulaire », relève 60 Millions de consommateurs. Pour Adeline Trégouët, il serait judicieux qu' »il y ait une éco-conception des objets en amont » pour qu’ils soient plus facilement recyclables.
60 Millions de consommateurs regrette par ailleurs que le logo Point vert continue d’être une source de confusion. « Les consommateurs pensent que le produit est recyclable, ou qu’il a été fait à partir de matière recyclée » quand il est porteur de ce logo, constate Adeline Trégouët. En fait, il prouve que l’industriel paie une redevance à l’organisme national de tri (Citeo). « Idéalement, il faudrait que le logo Point vert s’efface au profit du Triman », un petit bonhomme qui indique ce qui est recyclable dans un emballage, estime-t-elle.
Crédit Photo : LIONEL BONAVENTURE – Une usine de réception pour le traitement des déchets papier et plastique, le 16 novembre 2010 à Ivry-sur-Seine