La Porte Saint-Jean, anciennement connue sous les noms de porte du Mené, porte du Bourreau et porte du Nord, est l’un des éléments marquants des remparts de Vannes. Située rue Brizeux, cette porte a joué un rôle essentiel dans l’histoire de la ville close.
Une porte médiévale disparue
Au nord de la ville close se trouvait autrefois la porte du Mené, qui donnait accès à un faubourg du même nom. Ce passage fut condamné en 1358 durant la guerre de Succession de Bretagne (1341-1365), mais quelques vestiges subsistent aujourd’hui dans un jardin privé. Cette ancienne porte témoigne des modifications stratégiques apportées aux fortifications de Vannes au fil des siècles.
Une ville en plein essor au XVIIe siècle
À la fin du XVIIe siècle, Vannes connaît une croissance économique importante, notamment grâce à son port et à l’installation du Parlement de Bretagne entre 1675 et 1689. Par ailleurs, la fondation de plusieurs couvents entraîne une augmentation significative de la population, passant de 10 000 à plus de 13 000 habitants entre 1650 et 1689.
Cette expansion nécessite une amélioration des accès à la ville intra-muros. Pour éviter l’engorgement de la porte Prison, il est décidé d’ouvrir deux nouvelles portes : la porte Poterne à l’est et la porte Saint-Jean au nord, légèrement décalée par rapport à l’ancienne porte du Mené.
La construction de la Porte Saint-Jean
La Porte Saint-Jean est aménagée en 1688, suivant les plans des architectes vannetais François Cosnier et Gilles Michel. Conçue pour faciliter le passage des charrois de marchandises en provenance de Rennes et de Nantes, elle repose sur un principe de portes à grands vantaux en bois. Son édification remplace un escalier mentionné dans un procès-verbal datant de 1685. Un pont permet de franchir les douves de la muraille, assurant ainsi un accès plus aisé.
Le nom « Porte Saint-Jean » provient d’une chapelle éponyme située en haut de la rue Brizeux, à proximité de la cathédrale. En 1912, les Amis de Vannes ajoutent un blason surmontant la porte, rappelant le souhait des États de Bretagne d’y placer les armoiries de la ville : celles des gouverneurs de Bretagne, de Rennes et de Vannes, entourant celles du Roi. Le blason surmontant la porte a été posé en 1912, par les Amis de Vannes afin de rappeler le souhait des États de Bretagne de placer ici les armoiries de la ville : celles des gouverneurs de Bretagne, de Rennes et de Vannes, réunies autour de celles du roi.
Un témoignage de l’architecture défensive médiévale
Récemment dégagé, le rempart autour de la Porte Saint-Jean offre un aperçu remarquable du système défensif des XIVe et XVe siècles. On y observe des mâchicoulis en encorbellement sur la courtine, un élément architectural typique de la Bretagne médiévale. La base profilée du rempart, en forme de talus, était conçue pour éviter la sape de la muraille et faire ricocher les projectiles lancés contre les assaillants.
Aujourd’hui, la Porte Saint-Jean demeure un élément essentiel du patrimoine historique de Vannes, illustrant les évolutions militaires et urbaines de la ville à travers les siècles. Une visite de ce site permet d’apprécier toute la richesse de son histoire et de son architecture.