Un rêve qui s’arrête brutalement, à peine entamé: les Bleues ont été éliminées par les Etats-Unis vendredi soir en quart de finale à Paris (2-1) et disent adieu à une Coupe du monde qui devait enfin mettre en pleine lumière le football féminin en France.
Les championnes du monde en titre américaines, portées par une excellente Megan Rapinoe, auteure d’un doublé, affronteront l’Angleterre en demi-finale mardi soir (21h00) à Lyon. La réduction du score de Wendie Renard et l’ambiance survoltée du Parc des Princes en fin de match n’auront pas suffi.
Malgré leurs ambitions « à la maison » – atteindre la finale du 7 juillet à Lyon – les Bleues n’ont pas résisté aux N.1 mondiales, triples championnes du monde (1991, 1999, 2015) et quadruples championnes olympiques (1996, 2004, 2008, 2012).
Elle ratent par la même occasion la qualification pour les JO-2020 réservée aux trois meilleures nations européennes de ce Mondial.
Moins bien qu’en 2011
C’est un échec pour la sélectionneuse Corinne Diacre, recrutée en août 2017 pour enfin créer le déclic, après quatre éliminations coup sur coup en quarts de finale des grands tournois.
Elle fait moins bien que lors du Mondial-2011 en Allemagne où Bruno Bini et ses joueuses s’étaient hissés jusqu’en demi-finale, perdue contre les… Etats-Unis 3-1.
« Ca ne passe pas encore ce soir on n’était pas loin, on n’a pas à rougir, a regretté Corinne Diacre. On a fait de belles choses mais il faut encore travailler. »
« On a peut-être fait le plus beau match de la compétition mais ça n’a pas suffi, a renchéri sa capitaine Amandine Henry. Quand elles ont mené 2-0 elles ont mis le bus devant, il y avait toujours un pied, une jambe qui trainait. C’était pas facile de trouver la faille. »
Trop puissante et efficace, la Team USA a souvent imprimé son rythme, surtout en début de match avec l’ouverture du score dès la cinquième minute, sur un coup franc côté gauche de l’emblématique Megan Rapinoe, figure offensive de l’équipe sur le terrain comme en dehors avec ses prises de position anti Donald Trump.
Sur l’action, la défenseure Griedge Mbock peut regretter d’avoir provoqué la faute en tenant l’ancienne lyonnaise Alex Morgan par le bras.
Rapinoe a ensuite inscrit son cinquième but dans ce Mondial à la 65e minute en reprenant de près un centre de Tobin Heath. Elle partage désormais la tête du classement des buteuses avec Alex Morgan, l’Anglaise Ellen White et l’Australienne Sam Kerr.
Globalement, les Américaines, Rapinoe surtout, ont fait subir un calvaire au côté droit français, notamment Marion Torrent, en difficulté face aux grands gabarits adverses.
Seules Amel Majri et Kadidiatou Diani ont surnagé dans un premier acte difficile, sans parvenir à cadrer toutefois.
La deuxième période a été plus disputée et électrique, surtout dans une fin de match rythmée par les « Allez les Bleues », qui dévalaient des tribunes garnies de quelques personnalités dont le président de la Fifa Gianni Infantino ou le Premier ministre français Edouard Philippe.
Le Sommer déçoit
Sur un coup franc de Gaëtane Thiney, Wendie Renard a permis aux supporters de rêver encore un peu en marquant de la tête (81e). En vain.
« Il nous a peut-être manqué ce grain de chance a regretté la buteuse française. C’est difficile parce que je pense que l’on fait quand même un bon match. »
Il manque encore quelque chose à ces Françaises, trop approximatives, notamment Eugenie Le Sommer, encore une fois bien en-deçà des attentes, pour sa troisième Coupe du monde à 30 ans (164 sélections).
Malgré un premier tour maîtrisé avec trois victoires, les Bleues n’auront jamais trouvé de certitudes dans le jeu, entre des cadres défaillantes et des difficultés à former le onze idéal. Déjà, il avait fallu s’arracher en 8e de finale pour battre le Brésil pendant la prolongation (2-1).
Face aux Brésiliennes, Diacre avait sorti de son équipe Gaëtane Thiney, après un début de tournoi raté. En quart, la sélectionneuse a de nouveau changé de pied en relançant Thiney. Sans succès.
Les Bleues voient la Coupe du monde s’échapper alors que tout semblait réuni, stades pleins, cartons d’audience, engouement croissant et même un tifo représentant Marianne déployé en début de partie. Un gros coup sur la tête.