Pour la toute première fois dans l’histoire, la planète a connu un réchauffement de plus de 1,5°C pendant 12 mois consécutifs, d’après les données de l’observatoire européen Copernic publiées ce jeudi.
Entre février 2023 et janvier 2024, la température mondiale de l’air à la surface de la Terre a dépassé de 1,52°C la période de référence 1850-1900. Cependant, cela « ne constitue pas une confirmation du dépassement du seuil critique des 1,5°C fixé lors des accords de Paris en 2015 pour limiter le réchauffement climatique et ses répercussions », précise Richard Betts, directeur des études sur les impacts climatiques à l’office national de météorologie britannique.
Atteindre ce seuil de façon pérenne sur plusieurs décennies serait nécessaire pour en constater les effets. « Néanmoins, cette observation souligne une fois de plus les changements profonds que nous avons induits dans notre climat global et nous devons désormais nous adapter. »
Une succession de records de température depuis huit mois
Une succession de records de température depuis huit mois Le climat mondial s’est déjà réchauffé d’environ 1,2°C par rapport à la période de référence 1850-1900. Selon le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), au rythme actuel des émissions, il y a une probabilité de 50% que le seuil de 1,5°C soit atteint en moyenne dès les années 2030-2035. Les records de température se multiplient : janvier 2024 marque le huitième mois consécutif où le record de chaleur mensuelle est battu, selon les données de Copernicus.
Des températures douces : « Un phénomène assez inédit avec de l’air en provenance d’Afrique jusqu’en Alsace » Avec une température moyenne mondiale de 13,14°C, ce premier mois de l’année bat le record de chaleur pour un mois de janvier depuis le début des relevés. Cela représente une augmentation de 0,12°C par rapport au précédent record établi en janvier 2020, et de 0,70°C par rapport aux normales de la période 1991-2020.
Les océans en surchauffe
Janvier a été marqué par des températures exceptionnellement douces dans le sud de la France, en Espagne ainsi que dans certaines régions des États-Unis, du Canada, de l’Afrique, du Moyen-Orient et de l’Asie centrale. . L’Amérique du Sud a connu une vague de chaleur avec des températures records, causant des incendies dévastateurs en Colombie et au Chili, entraînant la mort de dizaines de personnes dans la région chilienne de Valparaiso.
La température moyenne de la surface des océans a également atteint un nouveau record en janvier, avec 20,97°C. Selon l’Organisation météorologique mondiale et l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA), il est probable que l’année 2024 batte le record de chaleur établi l’an dernier. Il y a une chance sur trois que 2024 soit plus chaude que 2023, et 99% de chances qu’elle se classe parmi les cinq années les plus chaudes de l’histoire.