Ses succès, entrés dans la mémoire collective, émaillent une carrière d’une longévité exceptionnelle commencée en 1960: « Le Pénitencier », « Noir c’est noir », « Retiens la nuit », « Cheveux longs idées courtes », « Pour moi la vie va commencer », « Quand revient la nuit »,
« Que je t’aime », « Gabrielle », « La musique que j’aime », « Ma gueule », « Quelque chose de Tennessee », « Allumer le feu », « Marie »…
Jusqu’à la chanson-souvenir des attentats de janvier 2015, « Un dimanche de janvier », interprétée lors de l’hommage rendu aux victimes en janvier 2016.
Jean-Philippe Léo Smet est né le 15 juin 1943 à Paris. Très vite, sa mère Huguette Clerc, une Française, et son père Léon Smet, un Belge, se séparent et l’enfant est recueilli par sa tante.
Adolescent, il découvre la scène grâce à son cousin, l’artiste américain Lee Halliday, dont il s’inspirera pour son nom. Il fréquente le lieu culte du rock français de l’époque, le Golf Drouot, où il fait des reprises et adaptations françaises du répertoire américain country et surtout d’Elvis Presley.
Son premier 45 tours (chez Vogue) sous le nom de Johnny Hallyday sort en 1960 avec une reprise d’une chanson de Dalida, « T’aimer follement », suivie de « Souvenirs, souvenirs », deux titres qui le propulsent en haut de l’affiche.
Hallyday occupe ensuite les scènes parisiennes et fait de grandes tournées en province, défrayant la chronique au passage. Celui que les médias surnomment « l’idole des jeunes » devient le roi du rock français. Lors d’un concert place de la Nation à Paris en juin
1963, 150.000 personnes débordent les forces de l’ordre pour l’écouter.
Part d’ombre
Il épouse la chanteuse Sylvie Vartan en 1965. David, leur fils, qui deviendra lui-même chanteur, naît en 1966.
Les modes vont se succéder (hippie, soul music, blues, pop…) et Johnny va les accompagner.
En plus de 50 ans de carrière suivie par trois générations de fans, il a vendu plus de 100 millions d’exemplaires, a enregistré 50 albums studio dont une quarantaine de disques d’or et gagné dix Victoires de la musique.
Mais là où il impose le respect, c’est en concert. Véritable bête de scène, lors de représentations souvent spectaculaires, il bat des records d’affluence avec plus d’un million de spectateurs lors des tournées 2000, 2003, 2006 et 2009.
Il s’est produit neuf fois au Stade de France et s’est offert un ultime plaisir, l’été dernier, aux côtés de ses camarades Eddy Mitchell et Jacques Dutronc pour une tournée des « Vieilles canailles ».
Si Johnny est une voix belle et puissante, sa belle gueule lui a ouvert les portes du cinéma.
Sa carrière d’acteur connaît des hauts et des bas, avec une poignée de rôles marquants dont trois films sélectionnés au festival de Cannes: « L’aventure c’est l’aventure » de Claude Lelouch en 1972, « Détective » de Jean-Luc Godard en 1985 et « Vengeance » de Johnnie To en 2009.
Ami de deux présidents de droite, Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, le chanteur était apprécié d’Emmanuel Macron.
‘Pas comme les autres’
La star avait aussi sa part d’ombre, sombrant dans les excès et luttant contre ses démons. En 1966, il fait une tentative de suicide.
« Il a besoin de ces descentes aux enfers pour remonter, se construire, pour réinventer sa vie », avait confié Laeticia, son épouse.
« On ne peut pas faire ce métier si on est normal. Il y a longtemps que je ne me sens pas comme les autres. Il faut que j’aille mal pour savoir que je pourrais aller bien », résumait-il au journal Le Monde en 1998.
Ces dernières années, c’est sa santé qui inquiétait.
En 2009, il est opéré d’un cancer du colon, puis hospitalisé d’urgence à Los Angeles, à la suite de complications consécutives à l’opération d’une hernie discale. La France entière retient son souffle. Plongé dans le coma, il frôle la mort. S’en suit une longue
convalescence et une période de dépression qu’il surmontera pour revenir sur scène et enregistrer de nouveaux albums.
En mars 2017, alors qu’il vit depuis plusieurs années à Los Angeles, il annonce être traité pour un cancer. Il rentre en France à la fin de l’été avec son épouse Laeticia et ses deux fillettes adoptées, Jade et Joy, d’origine vietnamienne.
Avant cette union, Johnny a eu une vie amoureuse tumultueuse.
Immortalisé avec Sylvie Vartan comme le couple des années yéyés, il divorce de la chanteuse en 1980.
Un an après, il se marie avec Babeth Etienne. En 1982, il devient le compagnon de l’actrice Nathalie Baye, avec laquelle il aura une fille, Laura, elle-même comédienne. Puis il se marie avec Adeline Blondieau en 1990 pour divorcer en 1992. Il l’épouse une seconde fois à Las Vegas et le couple divorce à nouveau deux ans plus tard.
En 1996, il épouse la fille d’un de ses amis proches, Laeticia Boudou.