Au début du XXe siècle, alors que les bains de mer connaissaient un engouement croissant, la petite presqu’île de Conleau, à Vannes, s’inscrivait dans cette nouvelle mode balnéaire. Pour répondre aux besoins des premiers vacanciers, l’Hôtel Beau-Séjour voit le jour en 1906, sous l’impulsion de Monsieur Laporte. Ce dernier, fidèle aux ambitions de l’ancien propriétaire de l’île, souhaitait transformer Conleau en véritable station balnéaire.
Mais avant l’ouverture du Beau-Séjour, Conleau avait déjà accueilli son premier hôtel dès la fin du XIXe siècle. En 1878, l’Hôtel de Conleau s’installe dans l’ancien manoir de l’île, offrant un hébergement aux rares visiteurs qui osaient s’aventurer jusqu’à cette presqu’île encore peu fréquentée. Cet établissement pionnier contribuait déjà à donner à Conleau une allure de villégiature naissante. Toutefois, il restait modeste en comparaison avec les grandes stations balnéaires bretonnes, comme La Baule ou Dinard, qui attiraient l’aristocratie et la grande bourgeoisie.
Avec la construction de l’Hôtel Beau-Séjour en 1906, Conleau franchit une nouvelle étape. Le bâtiment d’origine, conçu pour accueillir les visiteurs en quête d’air marin, abritait un café et un restaurant au rez-de-chaussée, offrant ainsi un espace convivial où se restaurer après une baignade ou une promenade le long du golfe du Morbihan. L’architecture de l’hôtel, typique de l’époque, alliait charme et simplicité, avec ses fenêtres donnant sur la rue et ses espaces ouverts sur la mer.
Au fil des décennies, l’Hôtel Beau-Séjour a connu plusieurs transformations notables. Vers 1960, les fenêtres sur la rue ont été agrandies, probablement pour offrir davantage de lumière naturelle aux habitants ou aux clients, tout en modernisant la façade. Dix ans plus tard, dans les années 1970, le corps sud de l’édifice a été détruit pour faire place à une nouvelle construction, modifiant encore un peu plus le visage de ce bâtiment emblématique.
Aujourd’hui transformé en habitation, l’ancien hôtel-restaurant conserve néanmoins une part de la mémoire de Conleau. Il reste le témoin discret d’une époque où la petite presqu’île se rêvait en station balnéaire animée, attirant déjà ceux qui, comme aujourd’hui, cherchaient à s’évader au bord de l’eau.