Dès le XIIème siècle, Le Croisty (Maison de la Croix) était sous l’égide de l’ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, d’où le nom de la commune. L’église du Croisty est dédiée à Saint Jean-Baptiste, Saint Patron des Hospitaliers. Une statue de ce saint est encore présente sous le porche de l’église, où le Commandeur des Hospitaliers rendait justice.
Construite dans un style gothique, l’église fut achevée au XVIème siècle. Cependant, les voûtes romanes suggèrent un édifice antérieur avec probablement des éléments romans intégrés.
Au fil du temps, des restaurations partielles ont été entreprises, notamment sur la toiture, les lambris et la flèche du clocher. Au XIXème siècle, des réparations ont évité à l’édifice de tomber en ruine. Au début du XXème siècle, l’église, fortement endommagée, risquait même d’être fermée, la comparaison avec l’étable de Bethléem ayant été faite.
À l’extérieur, l’ossuaire, ouvert largement sur le porche, remonte au XVIème siècle. Ses trois arcades en anse de panier reposent sur de belles colonnes moulurées.
En pénétrant dans l’église, on est immédiatement frappé par la voûte bleue, représentant le ciel dans l’art roman. Les sablières en bois polychrome exposent des scènes de chasse, un loisir aristocratique souvent sculpté du XVème au XVIIème siècle, des scènes de la vie quotidienne (notamment une représentation surprenante d’un personnage s’apprêtant à uriner), ainsi que d’autres curiosités comme le combat des centaures (une « femme » armée d’un arc tirant une flèche sur un « homme » se protégeant d’un bouclier) illustrant la bestialité de l’homme selon la symbolique chrétienne. Les chiens sont également souvent représentés, en meute ou errants, au Croisty.
Un vitrail du XVIème siècle, situé au chevet de l’église, narre la vie de Saint Jean-Baptiste : l’annonce de la venue du Messie, le baptême du Christ, la décapitation et la présentation sur un plat de la tête du Saint à Salomé, qui la porte ensuite à sa mère Hérodiade.