Quinze départements sont aujourd’hui en situation de « vigilance » ou d' »alerte » en France, après un mois d’avril « en déficit de 25 % de pluviométrie », une situation qui « aura un impact sur la production de céréales », ont indiqué lundi les ministères de l’Agriculture et de la Transition écologique.
« Les cultures d’hiver, comme le blé ou l’orge, qui sont aujourd’hui en phase de développement, commencent à connaître des situations qui vont affecter les rendements », a-t-on indiqué au ministère de l’Agriculture.
« Il y aura un impact sur la situation des céréales », a-t-on estimé, même s’il « est encore beaucoup trop tôt pour avoir une évaluation précise ».
Le temps sec et chaud de la fin avril et de ce début mai pourrait aussi, s’il perdure, affecter les cultures de printemps, comme le tournesol, la betterave et le maïs, ainsi que les fourrages, alors que les pousses d’herbes qui étaient jusqu’à présent plutôt meilleures que d’habitude, ralentissent.
A l’issue de réunions avec les agences de l’eau et les professionnels du monde agricole, les ministères ont notamment annoncé que le guichet « Troisième révolution agricole » ouvert en avril pour aider les agriculteurs à faire face au changement climatique et initialement doté de 20 millions d’euros, allait être abondé « de 20 millions supplémentaires ».
Face au risque de sécheresse cet été, le gouvernement avait par ailleurs annoncé fin avril que les agences de l’eau pourraient dépenser 100 millions d’euros supplémentaires pour aider les filières agricoles à s’adapter au changement climatique ou créer des retenues d’eau, une mesure contestée par des associations écologiques et certains syndicats paysans.
D’ores et déjà, 15 départements sont soumis à des restrictions qui vont de l’incitation à des économies d’eau (stade de vigilance) à l’interdiction d’arrosage des jardins ou des champs à certaines heures (alerte), pouvant aller jusqu’à la réduction de 50 % des prélèvements d’eau à des fins agricoles ou à l’interdiction totale de prélèvements d’eau pour laver sa voiture ou arroser les espaces verts (alerte renforcée).
Ces mesures sont prises au fur et à mesure de l’évolution de la situation au niveau départemental par les préfets, dont le rôle a été renforcé pour faire aboutir plus vite les démarches de concertation locale que sont les « projets de territoire pour la gestion de l’eau » (PTGE).
En France, 5 % des surfaces agricoles sont irriguées, soit près de 1,4 million d’hectares. Le taux monte à 14 % en Provence-Alpes-Côte d’Azur.
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