Profitant de l’embellie sur le front de la lutte contre le Covid-19, Jean Castex a pu annoncer jeudi la fin du port du masque, sauf dans les transports, et la suspension du pass vaccinal à compter du 14 mars.
Invité au journal de TF1, le Premier ministre a d’abord évoqué la guerre en Ukraine, où « la situation sur le terrain est incontestablement très défavorable » avant d’en venir à l’épidémie, qui plombe la vie les Français depuis plus de deux ans.
De ce côté-là, « la situation s’améliore grâce à nos efforts collectifs, grâce aux mesures que nous avons prises », a déclaré Jean Castex. Et « les conditions sont réunies pour une nouvelle phase d’allégement des mesures » qui prendra effet un mois avant le premier tour de la présidentielle le 10 avril.
« A partir du lundi 14 mars nous allons suspendre l’application du pass vaccinal partout où il s’applique », a-t-il dit.
La vague hivernale de Covid-19 est en déclin depuis plusieurs semaines. En moyenne sur sept jours, le nombre de nouveaux cas de contamination s’établissait jeudi soir à 52.222 contre plus de 66.000 il y a une semaine.
La pression se réduit aussi à l’hôpital, où 2.231 personnes sont en soins critiques.
Le gouvernement avait jusqu’ici évoqué un passage sous le seuil des 1.500 malades en soins critiques d’ici mi-mars parmi les critères pour lever tout ou partie du pass vaccinal, en vigueur depuis le 24 janvier.
Dans les services de réanimation, on observe une « diminution 400 à 500 patients environ par semaine », a relevé Olivier Véran, se félicitant que les hôpitaux ne soient plus contraints de déprogrammer d’autres soins.
« La baisse s’accentue, elle s’amplifie », a-t-il déclaré.
« Si un nouveau variant apparaît et est plus dangereux, on sera plus que vigilant », a-t-il toutefois assuré.
Le pass vaccinal a succédé en France au pass sanitaire, dont il est une version plus stricte. Il impose aux Français d’être vaccinés contre le Covid pour accéder à de nombreux lieux, comme les restaurants et cinémas, alors que son prédécesseur laissait la possibilité d’un test négatif au coronavirus.
Le but poursuivi par le gouvernement était double: limiter les risques de contamination dans les lieux concernés, même si les vaccins ont largement perdu leur efficacité contre la transmission du virus, et pousser les non-vaccinés à sauter le pas.
En annonçant la levée des dernières restrictions, le gouvernement respecte le calendrier qu’il s’était fixé, pariant sur l’amélioration de la situation sanitaire.
Lorsqu’il avait évoqué une suspension possible du pass vaccinal à la mi-mars, soit quelques semaines avant le premier tour de la présidentielle, l’opposition y avait lu une décision servant les intérêts du président Emmanuel Macron. Celui-ci va officialiser dans la soirée sa candidature pour un second mandat.