Pilote au sein de l’UE, l’Autriche a commencé mardi à sortir de son confinement avec une réouverture prudente de ses petits commerces et de ses jardins publics, alors que la pandémie de coronavirus, qui a fait plus de 120.000 morts, ralentit en Europe et à New York.
« Je me réjouis de pouvoir acheter à nouveau des fleurs », confie Anita Kakac, 75 ans, une retraitée sortie tout exprès sous un soleil printanier, près de la gare Westbahnhof de Vienne.
Pilote au sein de l’UE, l’Autriche a commencé mardi à sortir de son confinement avec une réouverture prudente de ses petits commerces et de ses jardins publics, alors que la pandémie de coronavirus, qui a fait plus de 120.000 morts, ralentit en Europe et à New York.
Parmi les premières du continent à avoir invité ses habitants à rester chez eux, la petite république alpine est restée relativement épargnée par la pandémie et se veut aussi à la pointe en matière de déconfinement, avec une reprise d’activité des commerces non essentiels.
« Je me réjouis de pouvoir acheter à nouveau des fleurs », confie Anita Kakac, 75 ans, une retraitée sortie tout exprès sous un soleil printanier, près de la gare Westbahnhof de Vienne.
Fatih Altun, gérant d’un petit magasin de réparation de téléphones portables, se réjouit également de pouvoir rouvrir son échoppe: « J’ai perdu 5 à 6.000 euros de chiffre d’affaires et j’ai dû licencier mon unique employé », soupire-t-il.
Les clients doivent cependant impérativement porter un masque. L’Autriche compte moins de 400 morts du Covid-19 pour une population de 9 millions d’habitants, comparable à celle de la ville de New York.
Plusieurs pays envisagent désormais de lui emboîter le pas dans les prochaines semaines.
Risque de réintroduction
Lundi, le président Emmanuel Macron a évoqué une levée des restrictions et une réouverture progressive des écoles à compter du 11 mai en France, premier des grands pays les plus touchés (près de 15.000 décès) à s’engager dans cette voie.
« L’épidémie commence à marquer le pas », a relevé le chef de l’Etat français. Les bars, restaurants ou cinémas y resteront toutefois fermés jusqu’à nouvel ordre, tout comme les frontières avec les pays non-européens.
Très durement frappée avec plus de 18.000 morts, et étranglée économiquement, l’Espagne s’est résolue lundi à autoriser les travailleurs à reprendre le chemin des usines et des chantiers, sous conditions strictes.
Dix millions de masques ont été distribués par des policiers et des volontaires dans les métros et les gares. Les Espagnols restent néanmoins soumis à un confinement très strict.
Une femme circule à scooter dans une rue de Wuhan, le 14 avril 2020 – AFP / Hector RETAMAL
Egalement à l’arrêt quasi-total depuis plus d’un mois, l’Italie (plus de 20.000 morts) a elle aussi autorisé des réouvertures localisées et très limitées de certains commerces.
Quatre mois après l’apparition du nouveau coronavirus en Chine, la pandémie a fait plus de 120.000 morts et provoqué le confinement de plus de la moitié de l’humanité.
Le ralentissement de sa progression en Europe et aux Etats-Unis ne doit pas provoquer de relâchement incontrôlé, a prévenu l’Organisation mondiale de la santé (OMS), soulignant que le virus est dix fois plus mortel que la grippe H1N1 apparue en mars 2009 au Mexique.
« Le risque de réintroduction et de résurgence de Covid-19 va continuer », a averti son patron, Tedros Adhanom Ghebreyesus, soulignant que le Covid-19 constituerait une menace jusqu’à « la mise au point et la distribution d’un vaccin sûr et efficace ».
Plateau
A New York, « le pire est passé si nous continuons à être intelligents » a relevé le gouverneur Andre Cuomo. « Si nous faisons quelque chose de stupide, vous verrez ces chiffres remonter dès demain », a-t-il prévenu tandis que le président Donald Trump a évoqué « un plateau » de l’épidémie.
Bilan mondial de la pandémie de nouveau coronavirus, au 13 avril à 19h GMT – AFP / Valentine GRAVELEAU
A l’échelle des Etats-Unis, où la pandémie fait encore plus de 1.500 morts par jour pour près de 24.000 décès au total, la décision de « rouvrir » l’économie sera « la plus importante de ma vie », a reconnu Donald Trump.
Son conseiller scientifique Anthony Fauci a estimé que l’économie pourrait redémarrer graduellement en mai.
Pays le plus touché du Moyen-Orient avec près de 4.700 morts officiellement, l’Iran a annoncé mardi être tombé sous la barre des 100 morts quotidiens.
Inquiétudes en Russie
La reprise du travail, bien entamée en Chine après la levée des mesures de confinement, est toutefois loin d’être à l’ordre du jour dans de nombreux autres pays.
En Inde, le Premier ministre Narendra Modi a annoncé mardi la prolongation au moins jusqu’au 3 mai du confinement de son pays de 1,3 milliard d’habitants, la plus grande population au monde soumise à ce genre de mesure.
Au Royaume-Uni, le pays n’a « toujours pas passé le pic » de l’épidémie, a relevé le ministre des Affaires étrangères Dominic Raab, qui dirige provisoirement le gouvernement en l’absence de Boris Johnson, convalescent après avoir été contaminé par le coronavirus.
Le Fonds monétaire international (FMI) a indiqué prévoir pour 2020 une récession record de 7,5% pour la zone euro et de 13% pour le Royaume-Uni.
En Russie, le président Vladimir Poutine a reconnu que la situation « n’évoluait pas dans la meilleure direction », évoquant des « pénuries » d’équipements de protection pour les personnels médicaux.
Partout, la pandémie affecte tout particulièrement les plus pauvres, comme les enfants des rues de Dakar, au Sénégal. « La mendicité, ça ne marche plus », explique l’un d’eux, Bamba Seck.
File d’attente devant l’hôpital à Tijuana, le 13 avril 2020 – AFP / Guillermo Arias
En Equateur, « les autorités disent aux gens +restez chez vous+, mais ne voient pas plus loin », déplore Washington Angulo, 48 ans, porte-parole d’un bidonville de Guayaquil. « Nous étions dans le besoin avant, et maintenant c’est pire! »
Au Mexique, les personnels soignants souffrent d’être considérés comme des pestiférés, alors qu’ils sont célébrés dans de nombreux autres pays.
« Je ne sais pas de quoi j’ai le plus peur : du virus ou de ceux qui nous agressent », confie Ariadna, une infirmière de 27 ans à Mexico.
Crédit photo : Josep LAGO