Le déverrouillage du confinement se précise cette semaine en Europe, notamment en Espagne où les enfants ont le droit sortir de chez eux depuis ce dimanche, alors que le bilan mondial de la pandémie a franchi la barre macabre des 200.000 morts.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a émis de son côté des réserves sur la délivrance de « passeports immunitaires », une idée émise dans certains pays pour accompagner le déconfinement.
Avec plus de 53.000 décès, les Etats-Unis sont le pays ayant enregistré le plus de morts suivis par l’Italie (26.384), l’Espagne (22.902), la France (22.614) et le Royaume-Uni (20.319), dont le Premier ministre, Boris Johnson, frappé par le coronavirus, revient aux affaires lundi.
Les petits Espagnols trépignent: pour la première fois depuis six semaines, ils sont autorisés à mettre le nez hors de leur maison, et peuvent « sortir pour se promener ou jouer dans la rue une fois par jour durant une heure et dans un rayon d’un kilomètre de leur domicile ».
L’Espagne, soumise depuis le 14 mars à un confinement extrêmement strict prolongé jusqu’au 9 mai inclus, interdisait jusqu’à présent aux moins de 14 ans de sortir, même accompagnés de leur parents. Le chef du gouvernement Pedro Sanchez présentera mardi le plan qu’il envisage de lancer à partir de la mi-mai.
Et en France, son homologue Edouard Philippe dévoilera le même jour devant l’Assemblée « la stratégie nationale du plan de déconfinement », qui doit débuter le 11 mai.
« Espoirs douchés »
En vue de la levée des restrictions, certains pays mettent en place des programmes de tests sérologiques, comme l’Italie qui commencera le 4 mai une campagne sur 150.000 personnes à l’échelle nationale pour tenter d’en savoir plus sur la pandémie.
Mais l’OMS a douché samedi les espoirs de ceux qui misaient sur une éventuelle immunité des personnes ayant été confrontées au coronavirus pour accompagner le déconfinement et la reprise de l’activité économique, via la délivrance de « passeports immunitaires ».
« Il n’y a actuellement aucune preuve que les personnes qui se sont remises du Covid-19 et qui ont des anticorps soient prémunies contre une seconde infection », a prévenu l’OMS, incitant à ne pas relâcher les efforts, car la menace d’une deuxième vague mortelle plane toujours.
Selon l’agence de l’ONU, « il n’existe pas d’éléments suffisants » pour évaluer la fiabilité de « passeports immunitaires » et « l’utilisation de tels certificats pourrait augmenter le risque de transmission », les personnes « se pensant immunisées » ignorant alors les consignes sanitaires.
Donald Trump avait créé une polémique mondiale en semblant envisager de traiter la maladie au désinfectant. Dans la nuit de samedi à dimanche, il a tweeté qu’il n’aurait dorénavant pas de « temps » à perdre avec les points presse: « A quoi sert d’avoir des conférences de presse à la Maison Blanche quand les Médias Orientés ne font que poser des questions hostiles et refusent ensuite de rapporter la vérité ou les faits de manière exacte », a écrit le président américain.
Le Canada a assuré samedi soir que les plans à l’étude pour relancer l’économie du pays ne sont pas basés sur l’éventualité d’une immunisation de sa population, a indiqué samedi son Premier ministre Justin Trudeau, qui a appelé à la « prudence ».
L’allègement des mesures de quarantaine décidé dans certains Etats va souvent de pair avec de nouvelles règles de circulation et de vie.
Ainsi en Afrique du Sud, pays africain le plus touché avec 75 décès, le port du masque sera obligatoire à compter du 1er mai, date à laquelle les mesures de restriction seront légèrement assouplies.