La Banque centrale européenne a demandé vendredi aux banques de la zone euro de ne pas verser de dividendes ni de racheter d’actions propres tant que dure la pandémie de Covid-19, selon un communiqué.
Cette recommandation du superviseur des grandes banques de la zone euro concerne les dividendes dus pour les années 2019 et 2020, et doit s’appliquer « au moins jusqu’au 1er octobre 2020 », a précisé la BCE.
Le superviseur au sein de la BCE rappelle qu’il a pris courant mars des mesures d’allègement temporaires concernant les exigences en capitaux propres ou la manière d’appréhender les prêts à risques, afin de garantir que les banques continuent de soutenir l’économie.
L’institut de Francfort dit désormais attendre des actionnaires des banques qu' »ils rejoignent cet effort collectif », énonce le communiqué.
Les banques doivent aussi continuer de « financer les ménages, les petites entreprises et les sociétés ».
Car le capital qui aura été conservé en s’abstenant de distribuer des dividendes et de racheter des actions pourra être utilisé « pour soutenir les ménages, les petites entreprises et les entreprises emprunteuses » et aussi « absorber les pertes sur les expositions existantes sur ces emprunteurs ».
La nouvelle recommandation n’annule pas rétroactivement les dividendes déjà versés par certaines banques pour l’exercice 2019, précise la BCE.
Cependant, les banques qui ont mis à l’ordre du jour de leur prochaine assemblée d’actionnaires le vote sur une proposition de distribution de dividendes « devraient modifier ces propositions en conformité à la recommandation mise à jour », selon la BCE.
La Fédération bancaire européenne a de son côté recommandé à ses membres de suspendre les dividendes au titre de l’exercice 2020, mais d’en décider concernant 2019 en fonction des « attentes des actionnaires », selon un document consulté par l’AFP.
La BCE, maîtresse de la politique monétaire de la zone euro, a adopté ces derniers jours un plan de soutien sans précédent prévoyant des rachats de titres publics et privés sur le marché pour 750 milliards d’euros d’ici fin 2020, afin de garantir de bonnes conditions financières et éviter à l’économie d’être en manque de liquidités.