Jamais rassasié, Lyon a complètement croqué Barcelone (4-1), trop tendre face à l’étincelante Ballon d’or Ada Hegerberg et à Dzsenifer Marozsán qui, dans sa ville natale de Budapest, a porté l’OL vers un quatrième sacre consécutif en Ligue des champions féminine.
Les « Fenottes » n’ont eu besoin que d’une période, la première, pour plier la rencontre et signer un score fleuve, avec un triplé réalisé en seize minutes par l’attaquante norvégienne (14e, 19e, 30e) et un premier but de la milieu allemande née en Hongrie (5e).
Lyon « a toujours soif, toujours faim » de trophées, a savouré la capitaine Wendie Renard après avoir soulevé sa sixième Coupe d’Europe avec le club français, le plus titré du football féminin.
D’entrée, ses partenaires ont montré qu’elles avaient les crocs, perçant à quatre reprises en trente minutes une défense espagnole qui n’avait plus encaissé le moindre but depuis septembre et son seizième de finale aller!
Le suspense, dès lors, est apparu bien faible pour les quelque 20.000 spectateurs du stade Ferencvaros, majoritairement des locaux qui n’avaient d’yeux que pour Marozsán, l’enfant de Budapest, fêtée par une acclamation avant le coup d’envoi.
La N.10 de Lyon, incertaine en début de semaine, a fait mieux que tenir son rang et assumer son statut, débloquant la partie rapidement sur un centre de la néerlandaise Shanice van de Sanden, préférée à la jeune internationale française Delphine Cascarino sur l’aile droite.
La star locale, qui a quitté la Hongrie à 4 ans pour suivre son père footballeur en Allemagne, a pu longuement savourer l’ovation du public, dans les bras de ses partenaires.
« Je n’ai pas de mots, parce que c’était un rêve pour moi de jouer à Budapest devant ma famille. Et en plus nous avons gagné! », a déclaré la capitaine de la « Mannschaft », à qui Wendie Renard a laissé le soin de soulever le trophée en première.
« Faire mal »
Le Barça qui disputait sa première finale européenne, a cédé sous les premiers assauts des Lyonnaises parties pied au plancher.
« On sait ce que c’est de jouer une première finale de Ligue des champions, on voulait mettre une grosse pression d’entrée et faire mal », a raconté Renard, impeccable en défense quand Hegerberg mettait le feu en attaque.
Sous le soleil de Budapest, la Norvégienne de 23 ans a fait briller son Ballon d’or avec virtuosité, alliant gestes techniques et efficacité diabolique.
Seize minutes lui ont suffi pour réaliser un « hat-trick » (trois buts consécutifs), sur des passes successives de van de Sanden (14e), Amel Majri (19e) et Lucy Bronze (30e).
Soutenues par environ 400 personnes — leurs proches et des membres des groupes de supporters OL Ang’Elles et Kop Fenottes 69 –, les Lyonnaises n’ont plus eu qu’à dérouler leur jeu, continuant d’attaquer sans être véritablement inquiétées.
La partie aurait pu prendre un tout autre visage si l’attaquante anglaise du Barça Toni Duggan avait cadré sa frappe (4e) ou si Alexia Putellas avait converti sa tête juste avant la pause (45e). Mais les Barcelonaises ont été trop peu dangereuses jusqu’à la réduction du score de la remuante remplaçante Asisat Oshoala qui a sauvé l’honneur dans les dernières secondes (89e).
Il y avait de toute façon une classe d’écart entre les Lyonnaises, reines incontestées du continent depuis 2016, et les Espagnoles qui montent en puissance sans être encore au top, quatre ans après la professionnalisation du club.
« L’Olympique Lyonnais a une, deux, trois ou dix longueurs d’avance alors que nous avons été bons face aux autres grandes équipes européennes », a convenu Luis Cortés, l’entraîneur du Barça.
A trois semaines du Mondial (7 juin-7 juillet) en France, le fort contingent de Bleues qui constellent l’effectif XXL de Lyon a fait le plein de confiance. La bande de Renard, Bouhaddi, Mbock Bathy, Majri, Cascarino, Henry et Le Sommer rejoindra Clairefontaine mardi pour retrouver le reste de la sélection. Avec des médailles plein les poches et un rêve: offrir à la France sa première breloque mondiale.