Situé rue Émile Burgault, le Bastion Notre-Dame est un élément clé des remparts de Vannes. Construit dans le contexte des guerres de la Ligue (fin XVIᵉ – début XVIIᵉ siècle), il avait pour objectif de protéger la porte Notre-Dame, l’une des entrées principales de la ville médiévale.
À l’origine, la porte Notre-Dame, appelée autrefois porte du Bali, faisait partie des cinq portes qui, au XIVᵉ siècle, permettaient d’accéder à l’intra-muros de Vannes. À cette époque, elle ne comportait pas encore de tours, et le passage se faisait entre deux guérites intégrées aux remparts, comme pour la porte Saint-Salomon.
À la fin du XVIᵉ siècle, en pleine période de tensions militaires, la défense de la porte est renforcée par un bastion de terre doté d’un pont-levis. Entre 1616 et 1618, cet ouvrage est reconstruit en pierre par l’architecte Jean Bugeau, assurant une meilleure protection de la ville. D’après des plans du XVIIIᵉ siècle, il comprenait probablement une ruelle centrale et une seconde porte ouvrant sur la place du Marché, facilitant la circulation et le contrôle des entrées.
En 1784, la porte Notre-Dame est détruite, comme l’atteste l’historien Thomas-Lacroix. En 1870, des travaux affectent les murs attenants à cette porte, comme en témoigne un plan conservé aux Archives départementales.
Le bastion subit également d’importantes pertes au XIXᵉ siècle. Sa moitié nord, appelée bastion de l’Évêché, disparaît lors de la construction d’un immeuble de rapport, après la décision de démolir l’ancien palais épiscopal en 1867. Aujourd’hui, seule une partie de l’édifice subsiste, témoignant de son importance passée.
Classé par un arrêté en novembre 1956, le Bastion Notre-Dame est un témoin précieux du passé de Vannes. Cependant, l’érosion et les évolutions urbaines l’ont fragilisé. Des travaux de consolidation et de mise en valeur sont désormais prévus, afin de préserver cet élément clé des fortifications vannetaises.