A Lorient, fleurs blanches et peluches en souvenir de l’enfant tué par un chauffard

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Des centaines de fleurs blanches et des peluches déposées sur le trottoir : Lorient était en deuil mardi et des dizaines d’anonymes sont venus rendre hommage à l’enfant de dix ans tué dimanche par un chauffard qui a pris la fuite.

Malgré la pluie, de nombreux habitants de Lorient et de la région ont apporté des roses rue du colonel Jean Muller, devant l’entrée du garage où ce jeune garçon a perdu la vie. Son cousin, âgé de 7 ans, a été transporté au CHU de Brest où il est toujours dans un état critique.

Le conducteur, âgé de 20 ans, qui roulait sans permis, était toujours activement recherché mardi, a indiqué à l’AFP Laureline Peyrefitte, procureure de la République de Lorient. La police a lancé un appel à témoins pour le retrouver, ainsi que la passagère de 21 ans qui l’accompagnait.

« L’enquête se poursuit pour interpeller le suspect et sa passagère. C’est l’objectif de la diffusion d’un avis de recherche ce matin. L’état de santé de l’enfant hospitalisé n’a pas évolué », a indiqué la procureure mardi soir.

Sur la porte enfoncée du garage, des photos des petites victimes, d’origine turque, ont été scotchées. On pouvait lire sur une pancarte: « Un grand hommage au petit garçon parti trop tôt, puis une pensée au petit garçon hospitalisé ». Certains passants ont déposé des peluches, des dessins, ainsi que des bougies.

Une cérémonie religieuse est prévue mercredi à 11H00 à l’association culturelle turque. Une marche blanche aura également lieu jeudi à 13H30 au départ du local de l’association.

Parmi les anonymes venus se recueillir, Dzinrou Bouana, 31 ans, a deux enfants scolarisés dans le même établissement que les victimes. « Ils ne sont pas allés à l’école ce matin car l’émotion est trop forte », raconte-t-il à l’AFP. « On ne peut jamais se mettre à la place d’une famille qui a perdu un enfant. C’est tellement dur, on ne sait plus quoi dire, je compatis ».

A ses côtés, Corinne Tanguy, jardinière à la ville de Lorient, est venue en tenue de travail jaune fluorescent. « Je suis très émue. On ne parle que de ce drame à Lorient, cela touche tout le monde. C’est toujours inacceptable la mort d’un enfant, mais encore plus dans ces conditions », confie-t-elle.

« Innommable »

Olivier Le Pape, dont les parents habitent à côté, dit emprunter souvent cette rue à pied avec ses enfants. « Ça aurait très bien pu nous arriver. Ce qui s’est passé est quelque chose d’innommable », soupire-t-il.

Nombreux sont ceux qui se disent « révoltés » par le comportement du chauffeur qui a pris la fuite après s’être soustrait à un contrôle de gendarmerie. « C’est bien triste d’être fauché en pleine vie, si jeune, à cause d’un fou. C’est scandaleux, un tel comportement, j’espère que la police va vite le retrouver », vitupère Alan Gueguin, 68 ans, venu de Guidel (Morbihan).

« Je suis très choquée par la conduite du chauffard, qui est visiblement quelqu’un d’immature et d’irresponsable », ne décolère pas Patricia Raslaoui, grand-mère de 13 petits-enfants.

« Il faut qu’il prenne ses responsabilités et qu’il se rende. A 20 ans, on n’est plus un ado », estime de son côté Fabrice Le Torrec, venu de Quimperlé (Finistère).

Un sentiment d’incompréhension domine aussi à l’association culturelle turque, située à proximité des lieux du drame, où une trentaine de personnes sont venues prier et partager leurs émotions. « Il faut qu’il y ait une arrestation rapide ou qu’il se rende, car ce qui se passe depuis l’accident est inacceptable », assure Ahmet Makas, porte-parole de l’association. « C’est un événement qui dépasse la communauté turque, on le voit à l’élan de solidarité que nous avons reçu depuis deux jours », estime M. Makas, qui côtoie régulièrement la famille des victimes, « deux couples discrets et sans histoires, qui travaillent dans le bâtiment, et dont les enfants, nés en France, suivent une scolarité normale ».

L’accident est intervenu après « un refus d’obtempérer » près de Lorient, alors que le véhicule était suivi à distance par la gendarmerie.

Le véhicule, qui circulait à vive allure sur une voie réservée aux bus, a percuté dans un premier temps une autre voiture en sortie de rond-point, sans faire de blessé, avant de faucher les deux enfants sur un trottoir.

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