Une étude publiée dans la revue Nature Astronomy le jeudi 29 février a dévoilé des images fascinantes de molécules d’eau dans le disque protoplanétaire entourant l’étoile HL Tauri. Cette découverte, rendue possible grâce aux observations effectuées par le télescope radio-astronomique ALMA, ouvre de nouvelles perspectives dans la compréhension de la formation des planètes.
HL Tauri, située dans la constellation du Taureau, se distingue par sa proximité relative avec la Terre, à seulement 450 années-lumière. Avec une masse deux fois supérieure à celle du Soleil et une jeunesse estimée à un million d’années au maximum, cette étoile intrigue depuis longtemps les astronomes, offrant une vue détaillée de son disque protoplanétaire, le berceau potentiel des planètes.
L’une des avancées majeures réside dans la capacité d’ALMA à fournir des images précises du disque entourant HL Tauri. Ces images révèlent une alternance intrigante d’anneaux lumineux et de sillons sombres, suggérant la présence d’embryons planétaires en formation par l’agrégation de poussières. Cependant, la détection d’eau dans ce disque, en particulier à proximité de la ligne des glaces, était un défi majeur.
La ligne des glaces, zone critique du disque protoplanétaire, marque la frontière où l’eau passe de l’état gazeux à l’état solide en se refroidissant. Cette transition est cruciale car elle favorise l’agrégation des grains de poussière, favorisant ainsi la formation de planètes. Jusqu’à présent, les instruments précédents manquaient de résolution pour cartographier précisément cette région.
Cependant, ALMA, perché à plus de 5 000 mètres d’altitude dans le désert chilien de l’Atacama, a pu résoudre ce défi. Les observations réalisées par ce radiotélescope de l’Observatoire européen austral (ESO) ont révélé la présence de molécules d’eau dans le disque froid de formation planétaire entourant HL Tauri. Cette découverte ouvre de nouvelles perspectives dans la compréhension de la formation des planètes et souligne l’importance cruciale de la ligne des glaces dans ce processus.
Stefano Facchini, astronome à l’Université de Milan et premier auteur de l’étude, a exprimé son émerveillement devant cette découverte : « Je n’avais jamais imaginé que nous pourrions obtenir une image d’océan de vapeur d’eau dans la région même où une planète est susceptible de se former. » Cette avancée remarquable témoigne du potentiel extraordinaire des observations astronomiques pour éclairer les mystères de l’univers et ouvrir de nouvelles perspectives dans notre quête pour comprendre notre place dans l’espace.
Crédit photo : European Southern Observatory