Météo-France a récemment annoncé que l’hiver 2023-2024 en France s’est classé comme le troisième hiver le plus chaud jamais mesuré dans le pays. Cette conclusion a été tirée après une analyse méticuleuse des données météorologiques de la période. Cette déclaration ne fait que confirmer une tendance inquiétante qui semble s’intensifier au fil des années : les hivers deviennent plus doux, et le changement climatique en est la principale cause.
L’hiver dernier a été précédé d’un automne exceptionnellement doux, et cette douceur s’est poursuivie, voire accentuée, pendant les mois de décembre, janvier et février. Le mois de février 2024 en particulier a été remarquable, se classant comme le deuxième mois de février le plus chaud jamais enregistré, juste derrière février 1990. Les températures moyennes ont dépassé les normales de la période 1991-2020 de 3,6 degrés, soulignant ainsi l’ampleur de cet écart.
Ce phénomène n’est pas isolé, mais plutôt une tendance persistante. Depuis février 2022, tous les mois ont été plus chauds que la normale, à l’exception d’avril 2023. Cette hausse constante des températures est un signe clair du dérèglement climatique en cours.
Météo-France souligne que cette chaleur inhabituelle est le résultat direct du changement climatique. En effet, les hivers sont de moins en moins froids, les gelées prolongées et la neige en plaine deviennent des phénomènes de plus en plus rares. Cette réalité impose un raccourcissement de la saison hivernale, avec des implications potentiellement graves pour l’écosystème et les activités humaines qui en dépendent.
Malgré cette chaleur, l’hiver 2023-2024 a connu un excédent de précipitations d’environ 10%, ce qui représente une relative bonne nouvelle pour les réserves d’eau souterraine. Cependant, cette pluie supplémentaire n’a pas été uniformément répartie, et certaines régions, comme les Pyrénées-Orientales, restent confrontées à des défis persistants en matière de sécheresse.
Un autre impact notable de cet hiver chaud est le manque de neige, en particulier en basse et moyenne montagne. Les régions telles que les Vosges, le Jura, le Massif central, la Corse et les Pyrénées ont enregistré un enneigement déficitaire, voire quasi nul, pendant une grande partie de la saison. Cette situation soulève des préoccupations quant à la disponibilité future de l’eau, car la fonte des neiges joue un rôle crucial dans l’alimentation des nappes phréatiques et des cours d’eau.
Enfin, malgré les températures élevées, l’hiver 2023-2024 a été caractérisé par un manque de soleil dans de nombreuses régions du pays. Cette combinaison de facteurs météorologiques inhabituels souligne l’urgence d’agir pour atténuer les effets du changement climatique et s’adapter à cette nouvelle réalité climatique.