Le gouvernement a présenté mardi la nouvelle carte nationale d’identité qui sera mise en circulation dès le mois d’août, pour respecter la législation européenne, un document présenté comme « plus sécurisé » grâce à la biométrie et destiné à mieux lutter contre la fraude.
De la taille d’une carte bancaire, un format « harmonisé avec celui des autres pays de l’Union européenne », cette nouvelle carte, baptisée « CNIe » et faite en polycarbonate et inscriptions laser est produite depuis mardi sur le site d’IN Groupe (ex-Imprimerie nationale) à Flers-en-Escrebieux, près de Douai (Nord),
« Cette volonté de modernisation s’inscrit dans un cadre européen, l’ensemble des Etats membres de l’Union européenne s’étant engagés, par un règlement du Parlement européen et du Conseil de l’Europe, à mettre en circulation un nouveau format de cartes d’identité au plus tard le 2 août 2021 », souligne le ministère de l’Intérieur dans un communiqué.
Outre l’état-civil du titulaire, la nouvelle carte contiendra ses données biométriques, comme deux empreintes digitales et des éléments en relief pour les mal-voyants. Les usagers ont également la possibilité d’indiquer deux adresses au verso pour les enfants en résidence alternée chez leurs parents.
Pensée pour mieux lutter contre l’usurpation d’identité, la carte – facultative – intègre une série de technologies comme un dispositif holographique de nouvelle génération, une puce sécurisée et une signature électronique, ajoute le texte qui assure que la protection des données personnelles sera garantie.
Le document, qui remplacera le titre actuel en circulation depuis 1995, sera déployé progressivement dès les prochains jours dans des départements « pilotes » – Oise, Seine-Maritime et Réunion – avant d’être généralisé à toute la France à compter du 2 août. Il sera valable 10 ans.
« C’est un objet plus protecteur de nos droits et plus sécurisé. Elle est plus pratique, avec un format moderne, robuste, inclusive, elle s’adapte au quotidien et à la réalité de la vie actuelle des Français », a déclaré la ministre déléguée à la Citoyenneté Marlène Schiappa lors d’une conférence de presse à l’issue d’une visite sur le site de Flers-en-Escrebieux.
Interrogée sur les inquiétudes liées aux données personnelles, elle a tenu à « rassurer »: « il n’y a dans cette puce sécurisée que les empreintes digitales et la photo, et seules les autorités publiques y ont accès (…) C’est très normé, juridiquement et techniquement », a-t-elle assuré.
« L’usage de cette nouvelle carte nationale d’identité reste inchangé » et la carte peut « également servir de titre de voyage, certains Etats (UE et hors UE) l’acceptant au même titre que le passeport », rappelle le ministère.
« Lorsqu’on reçoit les données, les titres repartent de chez nous en quatre jours à 100 %, en 24 heures pour les plus rapides », a précisé à la presse Didier Trutt, PDG d’IN Groupe, précisant que le site aurait une capacité de production entre 6 et 9 millions de titres par an.
Chaque année, plus de 33.000 Français sont victimes d’usurpations d’identité. En 2020, près de 9.000 personnes porteuses de faux papiers ont été interceptées, selon le ministère de l’Intérieur.